Escale à Annecy
De passage à Annecy pour un atelier autour du trail, j’en ai profité pour passer une journée au bord du lac.
Partie mercredi à 13h de Paris, j’arrive à Annecy à 16h30 sous un soleil de plomb. Les gens sont en short et portent leur plus belle paire de lunettes de soleil. De mon côté, j’arrive de Paris et suis surprise de trouver cette atmosphère estivale qui me plonge immédiatemment dans un état d’esprit joyeux. Ravie d’être là je pars me balader aux abords du lac en attendant le début de mon rendez-vous à 18h. Une fois l’atelier passé, il est l’heure de rejoindre mon hébergement !
Pour cette escale à Annecy j’ai choisi de dormir dans l’unique auberge de jeunesse de cette ville. J’avais vu les photos de la terrasse avec vue sur le lac et je trouve que l’auberge est une bonne option lorsqu’on voyage seule permettant de ne pas ressentir la solitude qui peut se manifester dans la pénombre d’une chambre d’hôtel. L’auberge a quelque chose de magique en ce qu’elle permet de côtoyer des personnes de tout horizon avec des trajectoires de vie aussi diverses que de pensionnaires chaque nuit. Aussi, l’organisation et la vie qui anime une auberge me rappelle l’ambiance des colonies de vacances. Actuellement en phase de rédaction de ma thèse, je me suis dit que ça me sortirait un peu de mon quotidien stressant et que ça me redonnerait de l’inspiration.
Pour rejoindre cette fameuse auberge, je grimpe sur les hauteurs du lac, accompagnée par le soleil couchant. Arrivée à la tombée de la nuit je m’octroie un diner en terrasse en tête à tête avec le lac et les montagnes qui le surplombe en face. Les mouvements lents de l’eau en contrebas, le ciel clair couleur bleu nuit, l’atmosphère réchauffée par cette journée estivale, les senteurs végétales et le silence de la nuit rendent l’atmosphère paisible. Un sentiment de liberté et de sérénité m’envahit, comme à la fin d’une belle journée d’été passée en pleine nature, le corps encore chaud d’avoir trop pris le soleil. Je rejoins ensuite ma chambre, épuisée par cette première journée d’aventure et m’endors après une demi page de lecture.
J’ai la chance de partager ma chambre avec deux filles. Le soir je fais connaissance rapidement avec l’une des deux. Elle vient de terminer ses concours de 6ème année de médecine et est venue faire le tour du lac à pied pour déconnecter de son année. C’est son premier voyage seule alors nous discutons un peu de ça !
Puis le lendemain matin, après avoir fait une petite balade dans les bois qui surplombent le lac à la recherche d’un beau point de vue (jamais trouvé hélas!) je retrouve ma seconde colocataire. Nous prenons notre petit déjeuner sur la terrasse ensoleillée et discutons un peu. Elle est plus âgée, au moins 45 ans je dirais. Elle a une allure de femme libre, qui vit d’aventures et de mouvement. Effectivement, elle est saisonnière depuis 20 ans au moins. Elle est ici pour une semaine avec sa voiture et son vélo car elle adore le coin. Elle me raconte avoir fait le PCT, une randonnée qui relie la frontière mexicaine à la frontière canadienne sur un parcours de 4280 km. Elle est partie seule et a marché pendant 5 mois. Je comprends vite à qui j’ai affaire. Elle a surement des dizaines d’histoires comme celle-ci à raconter, mais nous nous arrêtons là. Elle part ensuite sur son vélo, pour l’ascension du Semnoz. Voilà une femme inspirante dont je me souviendrai !
Après quelques heures à travailler sur la terrasse dans un cadre inspirant, je commence à discuter avec un gars qui bosse lui aussi. On fait connaissance, on discute de la raison de notre présence ici notamment. Puis petit à petit la discussion dérive, nous parlons de l’importance de bien choisir ses camarades d’aventure, des bénéfices de la solitude. Nos points de vue sont différents, ce qui enrichi d’autant plus la discussion. Puis nous parlons des bénéfices de l’écriture, j’évoque mon besoin récent d’écrire pour m’apaiser, il me confie écrire aussi pour ne pas « rester bloquer sur une idée ». Je trouve son approche intéressante. Puis l’heure est venue pour moi de rejoindre Annecy pour déjeuner. Nous nous souhaitons bonne continuation et je quitte l’auberge, le coeur emplit de ses trois rencontres.
J’aime les auberges de jeunesse pour cet aspect éphémère que je trouve magique. Elles me font chaque fois ressentir ce sentiment d’aventure. J’aime y croiser des êtres en quête de liberté. Des semblables, amoureux de la nature, solitaires, égarés pour certains. Ces rencontres éphémères font naitre des discussions pleine de sens, qui m’inspirent et me nourrissent.
Cette escapade en solitaire consolide mon affection grandissante pour les voyages seule. Ce genre d’expédition courte, quasiment improvisée coche toutes les cases des aventures qui me rendent heureuse ! Je pars chaque fois pour une raison particulière mais avec très peu d’attentes, ce qui rend mon voyage intéressant. Je m’y rends l’esprit ouvert aux rencontres et aux découvertes et j’accueille chacune d’elle comme un nouvel élément qui s’intègre à mon aventure, qu’il soit positif ou non. Ainsi mon voyage se construit au fil des évènements qui composent mes journées et l’ensemble constitue toujours une expérience singulière que je chéris.